miércoles, 19 de septiembre de 2012

...invitation au voyage...




Sentada a la sombra, se notaba su cansancio...
Quizás se protegía del sol, ese sol de agosto,
ardiente, duro, impío...
La botella de agua, al alcance de la mano...
¿Pensativa...?
Y recordé a Charles Baudelaire,
ese poema leído en mi juventud,
que estremeció hasta lo más profundo
mi alma de adolescente...

"Invitation au voyage".

Mon enfant, ma soeur,
songe à la douceur
d´aller lá-bas vivre ensemble!
Aimer à loisir, 
aimer et mourir
au pays qui te ressemble!
Les soleils mouillés
de ces ciels brouillés
pour mon esprit ont les charmes
si mistérieux
de tes traîtes yeux,
brillant à travers leurs larmes.
Là, tout n´est qu´ordre et beauté,
luxe, calme et volupté.
Des meubles luisants, 
polis pour les ans,
décoreraient notre chambre;
les plus raires fleurs
mêlant leurs odeurs
aux vagues senteurs de l´ambre.
Les riches plafonds,
les miroirs profonds,
la splendeur orientale,
tout y parlerai
à l´âme en secret
sa douce langue natale.
Là, tout n´est qu´ordre et beauté,
luxe, calme et volupté.
Vois sur ces canaux
dormir ces vaisseaux
dont l´humeur est vagabonde;
c´est pour assouvir
ton moindre désir
qu´ils viennent du bout du monde.
Les soleils couchants
revêtent les champs,
les canaux, la ville entière,
d´hyacinthe et d´or;
le monde s´endort
dans une chaude lumière.
Lá, tout n´est qu´ordre et beauté,
luxe, calme et volupté.

"Fleur du mal",
Charles Baudelaire.

(Imagen: mirarlook/cuevadelcoco).

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